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Du confort au bonheur : les zones à franchir

  • Photo du rédacteur: Marie-Ève Touzin
    Marie-Ève Touzin
  • il y a 4 jours
  • 10 min de lecture

« Tu devrais essayer de sortir de ta zone de confort ! » - qui n’a jamais entendu cette phrase? Prononcée par des gens souvent bien intentionnés qui veulent nous motiver, on s’entend quand même que d’aller volontairement dans l’inconfort, ce n’est généralement pas notre activité préférée. Et pour cause : oui, sortir de sa zone de confort pour tenter de trouver plus de bonheur est souhaitable, mais c’est aussi un chemin qui peut s’avérer laborieux et nous amener des émotions difficiles à gérer.

 

Alors comment faire pour sortir de notre zone de confort, s’aventurer malgré la peur, acquérir des apprentissages, et finalement se rapprocher de ce qu’on considère comme le bonheur? C’est ce que nous allons tenter ici d’explorer, en décortiquant chaque étape du cheminement.

 

Zone de confort

 

C’est la zone où l’on se sent bien, ou du moins, où l’on se sent le plus confortable. Elle représente ce qui nous est familier, acquis, simple. On aime notre zone de confort parce qu’elle nous amène des bienfaits réels : la stabilité, la sécurité, un plus grand sentiment de contrôle. D’un autre côté, c’est une zone qui peut aussi nous faire vivre de la stagnation et de l’insatisfaction. Il est normal d’avoir des hésitations à quitter notre confort pour explorer les zones suivantes, même si ça pourrait nous être profitable à long terme, puisque personne n’aime risquer de perdre sa stabilité.

 

Alors, si l’on songe à essayer de sortir de notre zone de confort pour aller plus loin, on peut commencer par se poser les questions suivantes :

 

  • « Qu’est-ce que ma situation actuelle m’amène de positif? » : Cette question nous permet d’être réaliste avec nous-même, et de comprendre pourquoi les avantages de notre situation nous font hésiter à tenter un changement. Ça nous renseigne sur nos besoins, et sur ce que, idéalement, on aimerait pouvoir garder dans notre vie, que ce soit quelque chose de plus concret ou bien un sentiment particulier que l’on apprécie.

 

  • « Qu’est-ce qui me sécurise dans ma vie? » : En sachant ce qui nous aide à nous sentir stable et sécure (que ce soit des personnes, des habitudes, des loisirs, etc.), on peut faire notre possible pour garder ces ressources près de nous au moment où l’on amorcera un changement. Ainsi, malgré un certain déséquilibre que l’on pourrait vivre, on aura quand même des éléments positifs de notre vie qui resteront là, et qui nous aideront à nous rattacher à un sentiment de sécurité.

 

  • « Quelles sont mes insatisfactions? » : La reconnaissance de nos insatisfactions nous amène à connaître nos besoins, à se fixer des objectifs qui sont alignés à nous, et permet de faire naître notre motivation à aller vers le changement. Connaître notre « pourquoi » est important si l’on souhaite garder l’énergie et le focus pour avancer malgré les difficultés.

 

Zone de peur

 

Une fois qu’on a réussi à se convaincre de sortir de notre zone de confort, il y a des chances pour que l’on vive une période d’émotions moins plaisantes et quelque peu inconfortables : on peut se mettre à douter, être anxieux, se sentir comme en déséquilibre. C’est la zone de peur, et il est tout à fait normal de passer par là. La difficulté, c’est de se motiver à continuer malgré cet inconfort – d’ailleurs, on peut ne pas toujours réussir du premier coup, et dépendant de la situation, il faudra peut-être s’essayer à plusieurs fois avant de réussir à trouver le courage d’avancer malgré la peur. Il ne faut pas voir ces moments comme des échecs, mais plutôt comme des étapes de notre cheminement, et rester bienveillant envers nous-même.

 

Comment persister vers notre but, et continuer d’avancer malgré la peur? On peut se poser les questions suivantes, et les réponses pourront nous informer sur ce qui nous bloque, et nous inspirer à essayer d’aller plus loin que ces difficultés :

 

  • « Qu’est-ce qui m’empêche d’agir (mes peurs, blocages, mécanismes de défense)? » : Le fait de savoir quelles sont les difficultés qui nous bloquent dans notre mise en action est essentiel pour pouvoir réussir à les confronter, et éventuellement à les dépasser. Parfois, c’est tout simplement la peur qui nous empêche d’avancer. La peur est un sentiment qui peut facilement devenir paralysant, et qui nous amène à éviter les tentatives possibles.

 

D’autres fois, il se peut aussi que nous portions en nous des manières d’être plus rigides, que nous avons acquises pour nous protéger au cours de notre vie. Ces manières d’être, qui peuvent se manifester en nous comme des blocages ou des mécanismes de défense, peuvent aussi rendre les choses difficiles pour nous lorsqu’on veut essayer de cheminer.

 

  • « Comment dépasser ces obstacles? » : Le fait de reconnaître nos peurs, ça ne veut pas nécessairement dire (malheureusement) qu’on sait comment les surmonter. J’aimerais détenir et pouvoir vous partager la technique ultime pour éliminer la peur et déclencher l’action à tous coups, mais je ne possède pas ce secret; et il se peut que malgré tout ce qu’on essaie, on reste toujours avec une certaine crainte devant l’obstacle. Cependant, on doit essayer autant que possible de ne pas laisser cette crainte nous empêcher de faire ce qu’on voudrait vraiment faire. Ceci dit, on peut certainement faire de petites actions pour quand même nous aider à diminuer notre peur : par exemple, on peut avancer de façon progressive, y aller un petit pas à la fois, si notre situation le permet. On peut pratiquer des techniques de relaxation et de respiration pendant quelques minutes. On peut se renseigner sur ce qui nous fait peur, essayer de mieux comprendre ce à quoi on risque de faire face, pour pouvoir mieux l’apprivoiser. Il est souvent bon de chercher du soutien autour de soi, d’aller vers des personnes de confiance, pour parler de nos soucis ou pour demander de l’aide. Si c’est une rencontre qui nous fait peur, on peut vérifier si l’on aurait la possibilité d’être accompagné par une personne qui nous rassure. On essaie aussi de rester réaliste sur ce qui pourrait arriver de mieux, de pire, et évaluer quel serait le scénario le plus probable. Parfois, essayer de comprendre l’origine de notre peur peut nous aider à la rationaliser, à comprendre qu’un événement malheureux du passé ne garantit pas que cela se reproduise dans le futur. Rester optimiste, focuser sur les choses positives de notre vie et sur ce qui pourrait arriver de bien dans l’avenir peut aussi nous aider à avoir une énergie meilleure, et nous donner plus de force et de courage pour affronter le reste. Enfin, il est parfois bien aidant de consulter un professionnel, si jamais nos craintes nous semblent trop difficiles à surmonter seul par nous-même.

 

Également, bien que nous connaissions souvent nos peurs en général, il peut être plus difficile de reconnaître ou de comprendre nos blocages et nos mécanismes de défense, qui sont souvent plus profonds et complexes. Si vous avez l’impression d’avoir des blocages qui vous empêchent d’avancer dans la vie, il pourrait être d’autant plus utile d’aller chercher une aide professionnelle, avec quelqu’un qui vous aidera à mieux cibler et comprendre ces difficultés. Ainsi, en vous penchant et en travaillant tranquillement sur les blessures qui vous gardent en arrière, vous serez éventuellement mieux en mesure de faire un pas vers l’avant.

 

  • « Quels sont les risques de ma mise en action? » : On peut être lucide sur les risques possibles de passer à l’action, sans toutefois être fataliste : en effet, le but de se figurer à quoi on pourrait faire face n’est pas de nous freiner, mais de nous aider à nous préparer, afin que les impacts éventuels soient le plus gérable possible. Par exemple, on peut se dire qu’en cas de conséquence négative à notre essai, on pourra alors contacter tel(le) ami(e) pour nous soutenir, explorer telle ressource alternative, faire telle activité pour nous aider à nous changer les idées, ou répondre telle phrase qui résume notre pensée avant de lâcher prise sur la situation.

 

  • « Quels sont les bénéfices possibles? » : Un des meilleurs moyens pour se motiver est peut-être de réfléchir à ce qu’on pourrait retirer de positif de notre prise de risque. On peut même fermer les yeux et prendre un instant pour visualiser le résultat qu’on aimerait voir se matérialiser. Nous sommes souvent programmés pour envisager le pire qu’il pourrait arriver; c’est un trait qui a permis à l’humain de survivre à travers l’Histoire, mais qui fait aussi en sorte qu’aujourd’hui, notre cerveau peut avoir tendance à surestimer les dangers. Se permettre de croire à la possibilité d’une réussite malgré nos peurs, ça peut être tout un effort. Mais, tout comme il ne faut pas vivre dans le déni des risques, il ne faut pas non plus minimiser la possibilité réelle des résultats positifs et des bénéfices que la mise en action pourrait nous amener. Il vaut souvent mieux faire un pas en avant avec une dose balancée de prudence et d’optimisme, plutôt que de faire du sur-place sans fin parce qu’on ne réussit pas à envisager autre chose que le pire. La vie est continuellement en mouvement, et peu importe l’action qu’on se permet de faire, il est à peu près certain que peu importe le dénouement, la vie nous ramènera tout de même de bonnes choses éventuellement.

 

Zone d’apprentissage

 

Une fois la crainte initiale dépassée et les premiers pas de faits, on se sent un peu plus à l’aise, et on se trouve probablement dans un état d’esprit plus ouvert à acquérir de nouvelles informations. C’est la zone d’apprentissage. Cette zone est aussi celle où l’on peut commencer à explorer davantage notre potentiel, se découvrir de nouvelles compétences, et développer notre confiance en soi. Voici les questions que l’on peut se poser afin de naviguer de manière optimale à travers ces apprentissages :

 

  • « Quelles nouvelles habiletés ou ressources est-ce que je peux retirer de cette situation? » : Quand on avance, on apprend; l’apprentissage est parfois un bénéfice secondaire qu’on a tendance à minimiser ou à oublier lorsqu’on affronte des difficultés. Pourtant, c’est souvent en vivant des épreuves que l’on acquiert ou qu’on se découvre des forces : la résilience, la persévérance, l’affirmation de soi, etc. On peut aussi y gagner une nouvelle manière de voir les choses, de la fierté envers soi, ou encore de nouveaux alliés pour nous soutenir. Il est important de valoriser ces apprentissages, et de reconnaître les bonnes choses qu'on peut retirer de la situation.

 

  • « Quels sont les défis pour lesquels j’aurais besoin de plus de soutien? » : Il est réaliste de ne pas s’attendre à tout réussir parfaitement tout de suite. Parfois, ça prend un certain temps avant de bien maîtriser une compétence. Il arrive aussi qu’on ne parvienne tout simplement pas à réussir une chose seul par nous-même, et qu’on ait besoin de demander un coup de main. Et c'est normal, tout le monde a besoin d'aide pour certaines choses; essayez de cibler ces étapes du parcours qui vous donnent un peu plus de fil à retordre, et demandez-vous honnêtement ce dont vous auriez besoin pour être capable de relever ce défi. N'ayez pas peur d'apprendre à votre rythme, et de demander de l'aide au besoin.

 

  • « De quelle façon est-ce que je vais pouvoir appliquer ces nouvelles connaissances dans ma vie? » :  Une chose de bien lorsqu’on apprend une nouvelle compétence, c’est que ça devient alors un outil de plus à mettre dans notre coffre. Ce qu’on apprend, on peut ensuite le transposer dans d’autres sphères, ou dans des situations futures – surtout si on s’efforce à pratiquer et maîtriser cet acquis comme on peut. Essayez d'imaginer de quelle façon les forces que vous développez pourraient vous servir dans l’avenir, ou même dans d'autres contextes présents.

 

Zone de bonheur

 

À force de courage et de persévérance, voilà le moment où vous touchez au but que vous vous étiez fixé : vous atteignez ce qu’on peut appeler la zone de bonheur. Bien sûr, cela ne signifie pas que tout est soudainement devenu parfait; ça correspond surtout à la joie d'avoir atteint un objectif qui vous tenait à coeur. Dans cette zone, on peut éprouver de la fierté, un sentiment d'accomplissement, et une sensation d'être plus heureux et en paix. Voici des idées de réflexions à se faire dans cette zone :

 

  • « Comment est-ce que je me sens par rapport à mon cheminement? » : Lorsqu'on regarde derrière soi le chemin parcouru, on peut avoir certaines émotions qui nous viennent, surtout si ce chemin a été plus difficile. Au-delà de la satisfaction d'avoir atteint notre objectif, il est tout de même possible de ressentir de la tristesse, de la frustration, ou même des regrets par rapport à certains aspects de ce qu'on a traversé. Il est alors important de se rappeler qu'on fait toujours du mieux que l'on peut selon nos connaissances et nos capacités - et que vos connaissances et capacités n'étaient peut-être pas les mêmes hier qu'elles le sont aujourd'hui. Reconnaissez la valeur du chemin parcouru, de vos efforts et de votre persévérance : malgré les obstacles, vous avez réussi ce que vous vouliez accomplir, et vous pouvez être fier de vous.

 

  • « Comment m’aider à maintenir ces acquis? » : La vie est constamment en changement, et malgré l'atteinte de notre objectif, il se peut qu’on ait tout de même des hauts et des bas dans l’avenir. Par exemple, certains peuvent éventuellement vivre des rechutes, des doutes, ou redevenir un peu moins confiants en eux. Il est normal de ne pas toujours avoir le moral au beau fixe, et de vivre certaines périodes plus difficiles par moments. On peut réfléchir à quels moyens on aimerait utiliser pour reprendre le contrôle de la situation dans l'éventualité où les choses iraient de nouveau un peu moins bien dans le futur. On peut aussi se demander quelles attitudes ou habitudes on aimerait cultiver afin de nous aider à maintenir nos acquis, et à prévenir le mieux possible les rechutes s’il y a lieu.

 

  • « Quel est l’objectif que j’aimerais atteindre à long terme? » : Tout d'abord, j'aimerais le redire : félicitez-vous de votre réussite présente, et profitez de ce bien-être mérité, c'est important. Prenez aussi le temps de recharger vos batteries intérieures comme vous en avez besoin. Ensuite, il se peut qu'après un moment, d'autres buts vous apparaissent, et c'est normal; on continue toujours d'avancer, de vivre de nouvelles situations, d'avoir de nouveaux objectifs (d'ailleurs, la vie serait un peu plus ennuyante sinon!). Il se peut aussi que l'objectif que vous avez déjà atteint ne soit qu'une étape d'un but plus grand que vous poursuivez. Quand le moment viendra de faire un autre pas en avant, demandez-vous ce que vous aimeriez atteindre comme but à long terme, quel est l'idéal auquel vous aspirez. Bien que la vie ne soit pas parfaite, on peut toujours continuer de rêver, d'espérer, et d'avancer vers ce qui nous motive vraiment.

 

Pour conclure, le principe des zones de mise en action peut s'appliquer à une multitude d'objectifs de natures différentes – que ce soit le désir de maîtriser un nouveau passe-temps, une conversation difficile qu'on souhaite aborder avec notre proche, la volonté de réorienter notre carrière, ou tout autre projet ou situation pour lesquels on doit sortir de notre zone de confort, même si ce n'est pas toujours facile. Connaître les zones ou étapes à traverser avant d'arriver à notre but peut nous aider à rester motivé et plus confiant, et à ne pas perdre de vue le fil conducteur qui mène peu à peu à la réussite.

 

En se demandant honnêtement ce qui nous dérange dans une situation, quels sont nos besoins et nos difficultés, puis en cherchant l'aide et le soutien qui peuvent nous mener à de nouvelles connaissances et de nouveaux acquis – on trace alors pour soi, à travers notre persévérance, un chemin qui nous mènera éventuellement à notre mieux-être.



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